Education au développement durable et éducation au changement

Une éducation pour tous

L'Éducation pour le développement durable est destinée à donner à tous, enfants comme adultes !, les connaissances, les compétences, les attitudes et les valeurs nécessaires pour bâtir un avenir durable.

Au niveau scolaire comme plus tard dans le cadre de l'éducation et de la formation tout au long de la vie, elle consiste à intégrer dans l'enseignement et l'apprentissage les thèmes clés du développement durable :

• consommation responsable (apprendre à lire les étiquettes : qu'y a-t-il derrière la mention "huile végétale" ? Ne serait-ce pas de "l'huile de palme ?"; qu'est-ce qu'un produit bio ? Quelle différence avec l'agriculture raisonnée ? Acheter local signifie-t-il acheter des fraises en plein hiver ? Etc.) ;

• éducation sociale et scoiétale : comment intégrer les différences pour une société équitable (lutte contre les discrilminations de toutes sortes : jeunes/vieux, hommes/femmes, cités/centre villes, natifs/immigrés, handicapés/valides...), comment lutter contre la précarité (réduction de la pauvreté, accès à l'emploi pour tous, limiter les tarifs des éléments de base comme l'énergie ou les loyers...), développer le tissu associatif et les échanges équitables, promouvoir des valeurs éthiques et respectueuses...

• lutte pour la préservation de l'environnement, la prévention des catastrophes, la préservation de la biodiversité et contre le changement climatique : les médias ne parlent souvent que de ce seul aspect, au détriment des autres ; essentiel, il n'est pourtant, à mon, sens, que la résultante des deux premiers ! En étant plus responsable, plus équitable, en consommant (ou en produisant responsable), ALORS on préserve l'environnement ; tandis que l'inverse n'est pas forcément vrai...

Une éducation d'un type forcément particulier

L'éducation au développement durable implique l'adoption de méthodes pédagogiques spécifiques. Car on ne peut demander à quelqu'un de changer radicalement de comportement de but en blanc, sans lui expliquer quel est son INTERET.

On n'obtient pas plus de résultat de façon abrupte dans ce domaine que dans la prévention des risques, quels qu'ils soient. Vous aurez beau distribuer des bouchons d'oreilles, accompagnés d'un beau harnais de sécurité dernier cri, si son destinataire a décidé de ne pas les porter, rien ne le fera changer d'avis, en tous cas à long terme. Même si vous lui avez montré les diagrammes de perte d'audition (irréversible) ou les photographies d'un ouvrier en fauteuil roulant suite à une chute de hauteur. Or l'idéal -et le plus productif !- est quand même de ne pas être obligé d'être derrière chaque personne pour les contrôler personnellement toute la journée !

Vous ne le déciderez que si vous l'avez convaincu.

Et pour cela, il faut mettre en place des méthodes pédagogiques bien particulières : visant à susciter l'adhésion, à motiver, à faire partager l'intérêt (gagnant-gagnant) d'un projet bien souvent collectif.

Deux maîtres mots dans ce cas : COMMUNICATION et PARTICIPATION. Car elles seules permettent de motiver et d'autonomiser les apprenants, de façon à ce qu'ils modifient leurs comportements et deviennent de véritables acteurs à part entière, naturellement, sans contrainte. Et ceci est valable qu'il s'agisse de développement durable ou de prévention des risques ! (Le premier incluant bien évidemment le second, même si le second est souvent pratiqué sans prendre conscience qu'il constitue déjà une petite pierre à l'édifice RSE : Responsablité sociétale des entreprises et qu'il pourrait gagnger énormément à être valorisé comme tel !).

En expliquant, en donnant les clés du pourquoi avant le comment, puis en agissant et non en restant passif comme devant un cour magistral, en démontrant par le vécu et la manipulation concrète - y compris en permettant aux apprenant d'éprouver physiquement ce dont on parle - et en pratiquant, on offre à chacun la possibilité d'ancrer le savoir et d'accéder à sa compréhension, ceci, en toute égalité des chances et quel que soit son mode d'appréhension privilégié : intellectuel, physique/kinestésique, visuel... (N'oublions pas que selon Howard Gardner, on peut dénombrer jusqu'à neuf types d'intelligences, auxquels Daniel Goleman ajoute non sans raison l'intelligence émotionnelle :

1. l’intelligence logico-mathématique

2. l’intelligence spatiale

3. l'intelligence interpersonnelle

4. l’intelligence corporelle-kinesthésique

5. l'intelligence verbo-linguistique

6. l'intelligence intra-personnelle

7. l’intelligence musicale-rythmique

8. l’intelligence naturaliste-écologiste

9. l’intelligence existentielle.)

Autant d'éléments bien souvent négligés dans l'éducation des enfants, encore plus dans la formation des adultes, et qui conduisent à la démotivation et aux échecs que l'on sait avec des conclusions "définitives" du type : "Ca ne sert à rien", "C'est de l'argent mis en l'air !"... Alors qu'il aurait suffit bien souvent, pour un même budget, d'une autre mise en oeuvre pour obtenir des réslutats bien plus efficcaces et... durables !

Une éducation à la démocratie ?

On comprend donc qu'avec de telles méthodes : participation, action, autonomie, prévention, l'Éducation au développement durable favorise l'acquisition par les apprenantsde de compétences qui constituent le socle d'une éducation à la démocratie : développement de l'esprit critique, anticipation et de collaboration.

L'Éducation au développement durable implique et favorise un changement en profondeur de l'enseignement et de la formation tel qu'ils sont généralement pratiqués aujourd'hui. Peut-être est-ce une des raisons qu'il suscite autant de débats passionnés, mais aussi autant de freins à sa mise en oeuvre.

On pourra consulter utilement le site de l'UNESCO concernant l'éducation pour le développement durable, même si les éléments fournis restent un peu "basiques".